A PROPOS DE L’AFFAIRE NGANANG : MISES AU POINT (chronique)

(photo récupérée sur le
mur Facebook de Patrice Nganang)

Depuis quelques jours, suite aux posts et publications de quelques personnalités (dont Patrice Nganang lui-même) que j’ai partagés sur mon mur facebook, je reçois le courroux de quelques personnes irritées et survoltées qui n’hésitent pas à verser dans l’insulte. Je voudrai donc (en pensant particulièrement à une certaine Paule Sylvie Yonke) faire quelques mises au point.

Tout d’abord, je veux préciser que je respecte Patrice Nganang (dont vous semblez être une obligée), car c’est un écrivain de talent dont la pertinence littéraire n’est plus à démontrer (n’en déplaise à certains) et dont certains combats sont louables. Nous avons d’ailleurs eu l’occasion d’échanger. Ceci dit, je ne suis pas sûr qu’il partage toutes mes opinions ou mes prises de positions et la réciproque est vraie. Par ailleurs, chère amie, je ne suis pas sûre que la meilleure façon de montrer votre soutien ou d’aider (si tel est votre réelle intention) Patrice Nganang dans « son film » (car je pense qu’il l’a prévu, s’il ne l’a pas simplement volontairement provoqué) est d’insulter les gens à tout vent sous prétexte de loyauté (ou de quoi d’autre). Sur ce points, j’ai deux observations à vous faire : premièrement, vous n’avez pas le monopole de l’engagement patriotique ni de la douleur engendrée par les différentes tragédies que ce pays a connues. Deuxièmement, l’étourderie n’a jamais, à ma connaissance, permis de gagner un combat !

Ensuite, je ne me suis jamais présenté comme étant un béti, un bamiléké, un francophone, un anglophone, un biya-iste, un RDPC-iste, ni même un Mbembe-iste ou Nganang-iste. Je suis simplement un camerounais comme tant d’autres dans leurs particularités historiques. Juste un camerounais qui se retrouve pris au piège de toutes ces pseudo identités et querelles de surface qui, en réalité, au lieu de nous aider nous ont mené là où nous sommes aujourd’hui : à nous mentir entre nous, à nous haïr mutuellement et à nous entretuer. D’ailleurs, que signifient réellement ces particularismes pour nous aujourd’hui ? Vers quels horizons nous ont-ils menés ? Qu’en avons-nous tiré en un peu plus de cinquante années de république ? À la vérité, que rien ! Rien que misère, anathèmes de tout genre, trahisons de toutes sauces, crises à répétition et, aujourd’hui, la guerre qui nous assaille de toute part. Comprenez donc, chère compatriote et amie (car c’est ainsi que je persiste à vous souhaiter), que je n’ai que du mal à me satisfaire de ces compartimentages dans lesquels vous semblez vouloir m’entrainer. Je refuse de me laisser enfermer dans de telles considérations, qui à mon sens nous détruisent aujourd’hui plus qu’elles ne construisent. Mon point de vue sur tout ce brouhaha est donc simple : LE DIALOGUE ET LE RESPECT MUTUEL!

Enfin, la politique et la révolution ont souvent emprunté divers visages et détours que seuls les meneurs comprennent. Aussi j’avoue que n’étant pas un des meneurs de ce qui se déroule aujourd’hui dans ce pays, j’ai du mal à me situer et j’essaie tant bien que mal de ne pas me retrouver embarqué dans une danse de dindons de farce. Alors, de grâce, respectez mon imbécilité et mon incrédulité : n’essayez plus de m’obliger à être d’accord avec vous. En plus, si certains ont (de toute vraisemblance) reçu leur part de « gombo » pour traquer partout sur le net ceux qui ne sont pas d’accord avec certaines positions dans une logique de « si tu n’es pas d’accord avec nous tu es contre nous », sachez que moi je n’ai rien reçu, et donc qu’on n’a pas le même boulot. Mais si vous voulez me donner une bière dans votre gombo même si je ne suis pas de la même église que vous, la charité ne tue pas !

Au demeurant donc : respectez la philosophie de mon mur ! J’y publie ce que je veux et j’y tolère ce qui accepte la TOLERANCE ET LE RESPECT !

(Photo by Symplice B. MVONDO)

Par Symplice B. MVONDO